C’est officiel depuis le 22 mars 2020 : la France est en état d’urgence sanitaire. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les conséquences de la situation pour l’immobilier et le logement.
La réforme des aides au logement repoussée
C’est l’une des premières décisions qui a été prises concernant le logement et l’immobilier après la déclaration d’état d’urgence sanitaire : la réforme des aides au logement qui devait entrer en vigueur en avril et qui prévoyait un calcul sur la base des ressources des douze derniers mois est mise en stand-by pour le moment. Le gouvernement a en effet estimé qu’étant donné la situation actuelle, il ne disposait pas des moyens nécessaires pour implémenter de tels changements.
La trêve hivernale étendue
Une ordonnance a aussi été publiée repoussant la trêve hivernale. Si celle-ci prend d’ordinaire fin le 31 mars, cette année, son échéance est repoussée au 31 mai 2020. Difficile en effet d’expulser qui que ce soit d’un logement alors que personne n’est censé se trouver dans la rue sans bonne raison et que les déménagements s’en retrouvent compliqués !
Les permis de construire prolongés
Parmi les projets en cours qui ont connu un arrêt brutal en raison de l’état d’urgence se trouvent les constructions de logements. Pour les futurs habitants qui verraient leur permis de construire expirer pendant cette période, pas d’inquiétude : ils sont prolongés jusqu’à fin juillet.
Report ou étalement du loyer pour les très petites entreprises
Avec le confinement et l’obligation de fermer leurs portes et de mettre leur personnel au chômage technique, de nombreuses entreprises enregistrent une chute de leur chiffre d’affaires, en particulier dans des secteurs comme la restauration et le commerce non alimentaire. Pour les aider à faire face à la situation, le gouvernement peut prévoir un report ou un étalement des loyers.
Toutefois, seules les entreprises de moins de 10 personnes au chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros seraient concernées. Par ailleurs, l’éventualité de cette initiative provoque la colère des bailleurs qui, eux, comptent sur ces revenus. Il faudra attendre les décisions définitives du gouvernement pour savoir quelles mesures sont effectivement applicables.
Une crise immobilière à redouter ?
Le Conseil supérieur du notariat (CSN), en la personne de son président Jean-François Humbert, redoute une crise et une chute des prix de 10 à 15 %, notamment en raison du comportement des acquéreurs, qui pourraient décider de remettre leurs projets à plus tard.
De son côté, la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) et son président Jean-Marc Torrollion se montrent plus optimistes, estimant que si le printemps va effectivement enregistrer une chute du nombre de transactions, les projets de vente ou d’achat ne seront pas annulés pour autant et promettent une reprise lorsque la situation reviendra à la normale. D’un point de vue global, il est donc possible que l’année 2020 ne souffre pas tant que ça de son début chaotique.
Un Commentaire
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Amaury
22 septembre 2020, 9 h 42 min
L’épidémie de COVID-19 aura effectivement eu un impact plutôt négatif sur l’immobilier… Si 2019 était une année record sur les taux de crédit immobilier, les établissements bancaires vont sans doute se montrer plus réticents avant d’accorder un prêt immobilier. Pour limiter les risques de surendettement, le HCSF leur avait demandé d’être plus vigilants notamment sur les prêts à risque (durée de remboursement supérieure à 25 ans par exemple) dès décembre 2019. Les taux immobiliers, pourtant descendus très bas, repartaient à la hausse depuis la fin d’année. La crise sanitaire a entrainé une nouvelle hausse des taux.